Avant de parler de mes hanches à moi, voici ce qu'est la dysplasie:
LA DYSPLASIE COXO-FEMORALE = DYSPLASIE DE LA HANCHE (DDH)
Les composants de l'articulation de la hanche
Qu'est-ce qu'une hanche dysplasique?
Les conséquences pour le chien
Les conséquences pour le propriétaire
Importance des muscles de la hanche
Les causes de la dysplasie de la hanche
Les signes cliniques de la dysplasie de la hanche
Le dépistage/diagnostic de la dysplasie de la hanche
!!!!!!! Pourquoi la radio avec anesthésie permet un meilleur diagnostic par rapport à celle sans?
"dysplasie"= Malformation ou anomalie du développement d'un tissu ou d'un organe résultant d'un trouble de l'embryogenèse.
La dysplasie de la hanche est donc une anomalie de l'articulation de la hanche résultant d'une malformation ou anomalie de l'un des composant de cette articulation.
Les composants de l'articulation de la hanche:
*surface articulaire: -la tête du fémur
-l'acétabulum
*le ligament coxo-fémoral qui relie les deux surfaces articulaires
* la capsule articulaire qui contient le liquide synovial
(sans oublier les muscles qui entourent l'articulation)
La DDH est donc une anomalie de la stabilité de l'articulation, dabord à cause une laxité de l'articulation trop importante (donc anomalie de la capsule articulaire et du ligament, ainsi que du maintien musculaire), qui entraîne des déformations osseuses, des microfractures, et enfin le dévolepement d'arthrose.
Sur une hanche normale, saine, les surfaces articulaires s'emboîtent parfaitement: elles sont géométriquement complémentaires l'une de l'autre. Et c'est le ligament coxo-fémoral ainsi que la capsule articulaire qui permettent de maintenir l'emboîtement de l'une dans l'autre (regardez le schéma du dessus: si on enlève les muscles et le ligament, le fémur "tombe" ).
-une hanche où le ligament coxo-fémoral est trop "long". Il y a alors une laxité articulaire trop importante. Ainsi, même si les surfaces articulaires sont parfaitement adaptées l'une à l'autre, le fémur n'est pas tenu par le ligament dans l'acétabulum et l'articulation est là aussi instable: le fémur mal tenu par le ligament va buter contre l'acétabulum à chaque pas ce qui là encore crée des microtraumatismes osseux donc de l'arthrose et la hanche va se sub-luxer ou luxer.
-sous l'effet de ces mouvements anormaux du fémur par rapport à l'acétabulum, ces surfaces osseuses vont se déformer: elles ne s'emboîtent alors plus car une des deux (ou les deux) surfaces n'est plus géométriquement adaptée à l'autre (par exemple, un acétabulum trop plat, une tête du fémur pas assez ronde... essayez donc de faire rentrer un carré dans un rond). Ceci entraîne un problème de congruence= d'emboîtement, ainsi, quand la hanche est en mouvement, elle est encore moins stable, le fémur ne "coulisse" pas parfaitement dans l'acétabulum. Cela crée là-aussi des frottements de la tête du fémur dans l'acétabulum et donc des microtraumatismes osseux qui se traduisent ensuite par de l'arthrose. Il y a auto -ggravation du phénomène.
(D.Rémy)
De plus, le recouvrement de la tête du fémur par l'acétabulum n'est pas correct: l'acétabulum "n'entoure" pas assez la tête du fémur, ce qui "permet" à la hanche de se sub-luxer ou de se luxer, c'est à dire que la tête du fémur va sortir plus ou moins de l'acétabulum lors de certains mouvements. d'où là encore, des traumatismes osseux et de l'arthrose.
(D.Rémy)
Bien sur, les muscles essayent de pallier aux défauts de la hanche: ils compensent comme ils peuvent le défaut ligamentaire en maintenant le fémur dans l'acétabulum. Ils permettent une meilleure stabilité de l'articulation en limitant les sub-luxations. Ce qui explique qu'un chien très musclé ne montrera pas forcément des signes cliniques de DDH. La notion de laxité passive et active est très importante:
La laxité, nous l'avons déjà vu, est à l'origine des déformations osseuses et de la formation de l'arthrose.
Chez certains
chiens, cette laxité ligamentaire existe mais elle est "masquée" par l'action
des muscles qui maintiennent correctement la hanche et permettent que cette
laxité ne s'exprime pas, donc que les déformations osseuses n'apparaissent pas.
C'est ce qu'on appelle la laxité passive.
Chez d'autres chiens avec
une laxité trop importante, les muscles ne suffisent pas à stabiliser
l'articulation, et les déformations osseuses apparaissent.
C'est ce qu'on appelle la laxité active.
La DDH est une maladie qui dépend d'un système polygénique et qui peut-être influencé par le milieu extérieur.
La génétique: Cette maladie dépend de la génétique quantitative. C'est à dire qu'il faut un certain nombre d'allèle délétère (anormaux) pour qu'il y ait apparition de la maladie: c'est une maladie à seuil. Ensuite, ce seuil dépassé, si il y a encore plus d'allèles délétères, il y a aggravation des symptômes.
Alors, en essayant de faire simple. Un chien a deux exemplaires d'un même gène pour chaque gène (comme nous), ces deux exemplaires étant appelés les allèles du gène. dans une population donné, il peut-y avoir des milliers d'allèles différents pour le même gène. exemple le gène "couleur des yeux" a les allèles "bleu" "marron" "noir" "rouge" "vert" etc..;-) Les allèles délétères sont des exemplaires du gène qui vont donner une expression anormale du gène.
Ainsi, le déterminisme génétique de la DDH est très très complexe: on ne connait pas les allèles délétères ni même les gènes en causes. Le fait qu'il y ai beaucoup de gènes en cause complique la chose: en regardant le résultat des parents, on ne peux pas dire si les descendants seront ou non dysplasique. un exemple.
Disons qu'il y a 8 gènes A, B, C, D, E, F, G et H. écrivons pour chaque gène les allèles délétères en minuscule et les allèles normaux en majuscule. disons que la dysplasie apparaît au bout de 50 "points". que lorsqu'il y a un allèle normal il compte pour 0 point et un allèle délétère compte pour 5 point. et que lorsqu'il y a deux allèles délétères pour le même gène chez un individu, cela ne compte pas 10 points mais 15 points. (et oui, les difficultés de la génétique). nous prenons deux parents non dysplasique, c'est à dire qu'ils ont chacun moins de 50 points:
Papa: A/A B/B C/C D/D E/e f/f G/g et H/h x Maman: A/a B/b C/C D/d E/e F/f et h/h
0 0 0 0 5 15 5 5 = 30 5 5 0 5 5 5 15 =40
Fiston 1: A/a B/b C/C D/D E/e F/f H/h
5 5 0 0 5 5 5 =25 pas dysplasique!!!!!!!!
Fiston 2 A/a B/b C/C D/D e/e f/f h/h
5 5 0 0 15 15 15 = 55 Dysplasique!!!!!!!!
Autre exemple
Papa 1 A/A B/B C/C D/D E/e f/f G/g et H/h x Maman1 A/a B/b C/c D/d E/E F/F G/G et H/H
0 0 0 0 5 15 5 5 = 30 5 5 5 5 0 0 0 0 = 30
Au mieux Fiston 1 A/A B/B C/C D/D E/E F/f G/G et H/H
0 0 0 0 0 5 0 0 = 5
Au pire: Fiston 2 A/a B/b C/c D/d E/e F/f G/g et H/h
5 5 5 5 5 5 5 5 = 40 Pas dysplasique!!! tous les chiots issus de ces deux parents ne seront pas dysplasique.
Même mère non dysplasique mais père différent toujours non dysplasique:
Papa 2: A/a B/b C/c D/d E/e F/F G/G et H/H x Maman 1 A/a B/b C/c D/d E/E F/F G/G et H/H
5 5 5 5 5 0 0 0 = 35 5 5 5 5 0 0 0 0 = 30
Au mieux: Fiston1 A/A B/B C/C D/D E/E F/F G/G et H/H =0
Au pire Fiston 2 a/a b/b c/c d/d E/e F/F G/G et H/H
15 15 15 15 5 0 0 0 = 65 Dysplasique!!!!!!!
Bon voilà, c'était juste pour illustrer la difficulté de la chose: en aucun cas il ne faut prendre ce que je viens de faire pour argent comptant!! . Parce que là, encore, j'ai simplifié.
L'environnement: sur la base génétique, se surajoutent des facteurs environnementaux pendant la croissance: l' alimentation (un excès ou une carence en certains composés), la vitesse de croissance, le poids du chien, l'activité du chien etc.... Bien sur, un chien sain génétiquement qui grandit à vitesse grand V avec un surpoids de 15 kilos et qui court 20 kilomètres tous les jours peut être dysplasique.
Tout comme la dysplasie si elle existe dans les gènes ne peut pas être évitée totalement grâce à la surveillance des facteurs environnementaux: elle ne sera que réduite.
Les signes cliniques de la DDH:
-des boiteries ou de simples irrégularités d'allures (Uba s'appuyait plus sur la patte droite que sur la gauche sans forcément boiter à partir de 5 mois)
-des douleurs à froid: le chien a du mal à se lever, il est raide lorsqu'il se réveille.
-des douleurs à l'effort: le chien ne tient pas dresser sur ses postérieurs contre un mur ou une table, a du mal à sauter, etc...
Les conséquences pour le chien:
Les conséquences pour le propriétaire:
Le dépistage/diagnostic de la DHH:
-à l'examen clinique: le chien a mal lors de la manipulation de la hanche. lorsqu'on étend la hanche vers l'arrière, ou qu'on la plie vers l'avant ou qu'on écarte la patte sur le coté, il manifeste de la douleur.
dans le cas de chiens très laxes on peut mettre en évidence un signe d'Ortolani positif. Ce test consiste à manipuler la hanche de façon à extérioriser la tête du fémur de l'acétabulum (ce qui ne se fait que si il y a un problème: sur un chien nickel, la tête de sort pas) et à ramener la patte dans une certaine position qui fait que si la tête est sorti, elle re-rentre d'un coup dans l'acétabulum: on entend "Clac". Uba a un signe d'Ortolani positif à chaque fois qu'elle s'assoit! "Uba assis" "Clac", ainsi, je ne suis pas obligée de regarder ma chienne pour voir qu'elle a bien exécuté l'ordre ;-)
(D.Rémy)
Signe d'Ortolani
-à la radiographie. On va prendre une radiographie des hanches en extension vers l'arrière, avec les rotules du genou au zénith (vers le haut): cette position met en évidence la (sub)luxation des têtes des fémurs si il y a un problème. Donc lorsqu'on va regarder la radio, on va regarder plusieurs chose: les surfaces articulaires (régularité, concordance..) l'espace articulaire et la (sub)luxation de la hanche.
Position du chien pendant la radio.
(D.Rémy)
Voici schématiquement à quoi ressemble une radio de dépistage correcte (celle d'Uba n'étant pas vraiment conforme, je vais essayer de scanner celles de U'too pour vous montrer)
-Les deux fémurs doivent
être bien parallèles -Il ne doit pas y avoir de rotation du bassin (cela se voit grâce aux trous ovalaires qui doivent être symétriques et de tailles identiques) -Les rotules doivent être visibles sur la radio et centrée sur l'extrémité distale du fémur (=au zénith) -Le tout doit être dans l'axe de la colonne vertébrale. |
Il y a plusieurs étapes dans la lecture de cette radio.
-Analyse des surfaces articulaires: on regardes simplement la tête du fémur et l'acétabulum pour voir si il y a un pincement articulaire, une anomalie de forme de la tête du fémur ou de l'acétabulum (voir les schéma dans Une hanche dysplasique est).
-Analyse du recouvrement de la tête du fémur: est-ce que l'acétabulum englobe suffisamment la tête?
On regarde à quel niveau la partie dorsale de l'acétabulum (limité vers l'extérieur par la ligne pointillé violette) recouvre la tête du fémur (partie de la tête recouverte en hachuré vert)
Voilà sur les hanches d'Uba:
Hanche droite: c'est bien (on voit que la partie de la tête du fémur à droite de la ligne pointillé bleu est assez importante)
Hanche Gauche: c'est beaucoup moins bien!!
On regarde à quel niveau la partie craniale de l'acétabulum (flèche violette) englobe la tête. Sur le schéma, ça englobe bien! Maintenant, regardez sur les hanches d'Uba:
Hanche Droite, c'est bien
Hanche Gauche: c'est beaucoup moins bien!!!
-Analyse de la présence ou non d'Arthrose. exemple, sur la hanche gauche d'Uba, on voit (enfin, vu la qualité du scan des radios, on devines...) la ligne de Morgan qui signe la présence d'arthrose:
(suivez les
flèches)
(j'ai repassé la ligne en bleu)
-Analyse du degré de sub-luxation de la hanche. Ceci, outre, les appréciations précédemment vu pour la coaptation de l'articulation, peut être évaluer grâce à l'angle de NORBERG-OLSSON. Cet angle est à l'intersection d'une ligne reliant les deux centres des têtes fémorales (ligne horizontale si radio parfaite) et d'une ligne reliant le centre d'une tête avec l'extrémité crâniale externe du bord de l'acétabulum. Voici un schéma, l'angle est représenté en violet.
-Degré de dysplasie coxo-fémorale. système de cotation française:
Hanche A: Aucun signe de dysplasie, congruence et coaptation parfaite, angle de NORBERG-OLSSON >105°
Hanche B: Soit l'angle de NORBERG-OLSSON est compris entre 105° et 100° et la coaptation et la congruence sont parfaites ou presque normales. Soit l'angle de NORBERG-OLSSON est supérieur à 105° avec une congruence plus ou moins bonne.
Hanche C: Dysplasie légère. Angle entre 100° et 105° et congruence moyenne.
Hanche D: Dysplasie moyenne. Angle compris entre 100° et 90°et la congruence est vraiment mauvaise. Ce stade est souvent accompagné d'un aplatissement de l'acétabulum et possibilité d'arthrose, mais ce n'est pas systématique.
Hanche E: Dysplasie sévère. Il y a (sub)luxation de la tête du fémur et l'angle est inférieur à 90°. Ce stade est souvent accompagné, en plus des manifestations du stade D d'une anomalie de la conformation de la tête du fémur.
Pourquoi la radio avec anesthésie permet un meilleur diagnostic par rapport à celle sans?
A priori cette notion ne sera plus vraiment sujette à discussion, la FCI ayant déclaré obligatoire l'anesthésie lors de la radio pour que la lecture de cette radio soit valable internationalement. La SCC dépendant de la FCI, elle devra suivre cette décision et donc la lecture d'une radio sera valable nationalement si la radio a été faite sous anesthésie.
Nous avons vu tplus haut le rôle des muscles: en se contractant, ils permettent de maintenir la tête du fémur dans l'acétabulum. Quand le chien est éveillé pour la radio, il contracte ses muscles, d'un part parce qu'il est stressé (rare sont les chiens qui aiment être mis sur le dos avec quelqu'un qui leur tirent les pattes arrières et un autre qui bloquent les pattes avant, le tout sur une table dans... une clinique véto), d'autre part car la position dans laquelle on prend la radio n'est pas une position physiologique (habituelle) pour le chien (en exagérant, imaginez que pour les besoins d'une radio, deux personnes vous tirent sur les jambes pour vous faire faire le grand écart... :-) donc qu'elle est désagréable et que le chien essaye de lutter contre (si si, pour avoir déjà été à la place de celui qui tire sur les postérieurs pendant la radio, je vous garanti que c'est sportif! ). Lorsque le chien est anesthésié (en prenant soin d'utiliser des produits myorelaxant= qui relaxent les muscles), ses muscles se détendent et ne participent plus au maintien des têtes dans les acétabulum: on peut donc voir si le ligament et les surfaces articulaires suffisent à maintenir les têtes dans la bonne position. Alors qu'avec le chien éveillé, on ne sait pas si les hanches sont bonnes ou si c'est les muscles qui suppléent aux défauts des hanches: lorsque le chien a une hyperlaxité passive, on ne détecte pas sa dysplasie radiographiquement si il n'est pas endormi. En effet, sur ces chiens, le seul signe de dysplasie est l'hyperlaxité qui est masqué par les muscles qui se contractent. Par contre un chien qui a une hyperlaxité active, aura des déformations osseuses, de l'arthrose, et donc même sans voir la laxité si il n'est pas endormi, on verra les anomalies osseuses.
Les radios sous anesthésie permettent donc d'abaisser le taux de "faux-négatifs (= chiens qui sont dysplasiques mais qui ne sont pas détectés comme dysplasique par la radio).
Voici des schéma essayant d'illustrer cet aspect trompeur de l'action des muscles
1. hanche superbe sans anesthésie (observez, en rouge, les muscles contractés et en rose, le ligament à la bonne taille)
2. hanche "pourri" sans anesthésie (observez en rouge les muscles contractés et en rose le ligament trop lâche)
3. hanche superbe avec anesthésie (observez en rouge les muscles décontractés: la tête ne tient que par le ligament)
4. hanche pourri avec anesthésie (observez en rouge les muscles décontractés et le ligament trop lâche qui ne maintient plus la tête dans la cavité)
bien sur, c'est poussé à l'extrême pour l'illustration ;-)
même schéma avec les mesures (ici aussi, bien sur, poussé à l'extrême!!!!!!!!)
Le dépistage AVEC anesthésie est donc préférable à celui sans anesthésie pour connaitre la valeur réelle des hanches du chien.
Pour aller plus loin, la meilleure technique actuellement est celle de la penn-hip. Cette technique s'utilise sur un chien anesthésié dont on va forcer la (sub)-luxation des hanches grâce à un petit appareillage. C'est la meilleure technique pour obtenir une lecture de hanche la plus transparente possible. Malheureusement cette technique est coûteuse et très peu de vétérinaires européens sont autorisés et aptes à la réaliser.
Pour faire simple: un chien avec de très bonnes hanches aura quasiment le même score à un degré près peut-être avec et sans anesthésie. Mais un chien avec des hanches moyenne a de forte chance de sortir A ou B sans anesthésie. Alors qu'en fait, ses hanches sont moins bonnes que cela, et il sortirai C avec anesthésie. Bon, vous allez me dire, quelle importance, A, B ou C, le chien peut reproduire! oui, certes... mais le club de race (en Golden et Lab) préconise le mariage d'un chien C toujours avec un chien A. Alors imaginez 2 chiens B sans anesthésie marié ensemble. si en réalité (avec anesthésie) ils sont C, cela fait un mariage CxC....
Pire, avec un chien C sans anesthésie... qui peut être D avec anesthésie....
Une deuxième chose: l'age du chien! Entre 12 et 24 mois, les hanches du chien évolue encore (en général pas en bien. Un chien A peut rester A comme devenir B. Il y a plus de chance qu'un A reste A que ce qu'un C reste C!). Donc reprenons notre chien B ou C sans anesthésie à 12 mois (age minimum pour le dépistage). Si en réalité il est C voire même D à 12 mois, y'a de fortes chances que si la radio avait été faite à 18 mois, le chien aurait été écarté de la reproduction.
Je sais que l'anesthésie fait peur à beaucoup de gens. Mais il faut savoir que nous ne sommes plus à l'age de pierre et que si il y a toujours un risque, celui-ci est vraiment minime! Pour moi, anesthésier c'est assurer le confort du chien (avec un bon protocole: l'anesthésie ne dure que 15 minutes et le chien se réveille très vite!): pas de stress sur la table de radio, pas de lutte avec le chien pour le maintenir dans la bonne position, donc prise de la radio plus facile et plus rapide, et plus de chance que la radio soit bien standard.
Ne pas vouloir faire prendre ce risque infime à son propre chien, c'est peut-être faire prendre ce même risque 4 à 5 fois à ses descendants: Uba, à cause de sa dysplasie, a du être anesthésié 4 fois... elle n'a que deux ans... et la hanche droite reste à venir.....
Il faut comprendre que la dysplasie ce n'est pas qu'une lettre. pas qu'une lecture de radio. c'est un état réel d'une hanche que l'on essaye d'évaluer et de coter grâce à ce système de lecture et de lettre. Donc dire "j'ai fait faire les radios chez Untel sous anesthésie, il a trouvé le chien D, je les ai faite refaire chez Un-autre-tel sans anesthésie le chien est B ou C: c'est bon il a de bonnes hanche" est une aberration.
Courir après la meilleure cotation possible est une ineptie, il faut essayer d'être lucide et raisonnable: mon chien a de mauvaises hanches mais c'est le plus beau du monde? tant pis, je ne prends pas le risque d'aggraver la prévalence (nombre de cas, fréquence) de dysplasie dans la race. des beaux chiens il y en a pleins. C'est très décevant de devoir écarter un magnifique chien bourré de qualité à cause de ses hanches (ou ses yeux etc...) de la reproduction, mais il faut essayer de se mettre à la place du proprio qui aura un descendant du chien, qui au hasard des mariages avec des chiens "qui sont magnifiques mais aux hanches limite mais bon, peu de chance qu'il transmette sa dysplasie ou alors qui est tellement beau qu'on prend ce risque..." aura accumulé les mauvais gènes... un chiot qui sera comme Uba.. voire pire.... Lire le témoignage d'Uba. (suivi du mien)
Sources: cours de D. Remy et J.P. Genevois